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Malfaçon sur la pose des fenêtres et problème d'étanchéité

* Je suis un ancien artisan, et à 62 ans, avec ma femme, nous finissons de rénover entièrement un appartement "Canut" à Lyon, notre nouveau logement.
Nous faisons le plus gros par nous-mêmes, mais nous avons confié le remplacement des fenêtres à un professionnel.
Ces 4 grandes fenêtres posées chez moi il y a 4 ans ont été mises en ?uvre avec des mousses expansives (arasées). L'une d'elle a présenté un problème d'étanchéité (courant d'air), que l'artisan a réglé en rajoutant de la mousse (de couleur différente). De plus, certaines sont difficiles à fermer : il faut forcer sur la poignée. Ce qui me fait craindre maintenant que l'expansion des mousses ait légèrement déformé les châssis.

* J'ai appris récemment que l'emploi de mousses expansives pour assurer l'étanchéité de fenêtres est strictement prohibé par le NF-DTU 36-5, comme impropre à assurer une bonne étanchéité, et ne garantissant pas la tenue dans le temps?

Et l'une d'elle a eu assez vite un problème d'étanchéité (courant d'air très net), que l'artisan a résolu en rajoutant de la mousse (j'ai conservé le mail par lequel je lui signalait le défaut et lui demandais d'intervenir)..

Si j'en crois le DTU, mes fenêtres, à terme, connaîtront de toute façon des problèmes d'étanchéité à terme, car les mousses sont très rigides, et n'auront aucune fonction de dilatation par rapport aux mouvements du bâtiment.

D'autre part, certaines de ces fenêtres sont difficiles à fermer, il faut actionner fortement la poignée, ma femme, par exemple, n'y arrive pas. Je crains que l'expansion des mousses n'ait légèrement déformé les cadres.
L'artisan prétend que cette difficulté provient de la grande taille des fenêtres, qu'il aurait fallu une partie fixe, et que c'était de ma faute puisque, compte tenu du surcoût, je n'en avais pas voulu. Au passage, ça démontre qu'il prend sérieusement à la légère son devoir de conseil? S'il m'avait alerté sur une difficulté de fermeture, j'aurai évidemment consenti au surcoût, comme tout le monde, j'imagine.
L'explication me semble fantaisiste, d'autant que le défaut ne concerne que deux fenêtres sur quatre, et je n'imagine pas, d'autre part, qu'un fabricant livre des fenêtres dont il saurait pertinemment qu'elles seront difficiles à fermer.



* En consultant divers forum, juridique ou bâtiment, je crois avoir compris

1) que la décennale ne joue pas en l'absence de réception des travaux

2) que les DTU ne sont contractuellement opposables que s'ils sont mentionnés au marché (ce qui n'est évidemment pas le cas).

3) que s'il n'y avait pas de désordre manifeste (celui-ci ayant été réparé), il n'y avait pas de malfaçon (pour la justice en tout cas, une malfaçon sans désordre n'entrerait pas dans le cadre de l'art.1792cc.).




* Première question à l'expert, sans détour : sachant que le juge va forcément mandater une expertise (même si je dois faire l'avance du coût), celle-ci étant finalement à la charge de l'artisan s'il est condamné, quelle est l'utilité d'une expertise préalable à mes frais (1500 euros impossibles à récupérer quelle que soit l'issue du procès) ? Car même en m'appuyant sur cette expertise, je ne pense pas pouvoir obtenir à l'amiable la remise en état par l'artisan, vu l'ampleur des travaux (et encore moins si la fourniture est à remplacer). J'ai cru comprendre que seule l'expertise mandatée par le juge avait valeur probante.

Le seul cas où elle pourrait être utile, cette expertise préalable, ce serait en cas de doute sur la malfaçon, pour ne pas se lancer en justice si on a aucune chance (alors beaucoup de soucis et de temps perdu).

Malgré qu'il n'y ait pas de désordre manifeste concernant l'étanchéité (point 3 ci-dessus), la présence des mousses est facile à constater, il suffit d'ôter une des baguettes que j'ai posée moi-même en finition, justement pour les cacher, et l'existence d'une malfaçon me semble évidente, dans la mesure où l'étanchéité ne peut être assurée dans le temps. Je ne peux imaginer que le non-respect des règles de l'art n'engage pas la responsabilité contractuelle du professionnel, concernant l'exécution d'un contrat qui impose à l'entreprise de livrer des prestations exemptes de vices et de malfaçons.

Qu'en pensez-vous ?

D'autre part, il y a un désordre qui est lui tout à fait manifeste, c'est la force anormale qu'il faut exercer pour fermer certaines de ces fenêtres. Ceci est très facile à constater.


En ce qui concerne les DTU (point 2 ci-dessus) :
Même si les DTU n'ont pas de force obligatoire, car non mentionnés au contrat , comme c'est le cas dans ce genre de petit marché privé, il me semble que logiquement, la référence au DTU devrait quand même s'imposer. Si ce n'est pas le cas, je me demande sur quelles bases le juge (ou l'expert mandaté par le juge) va former son jugement. Son appréciation ne peut être complètement subjective.

Si cependant cet avis pessimiste était judicieux, ce qui revient à dire que les artisans peuvent très bien violer les DTU (en l'occurrence utiliser des mousses polyuréthane pour assurer l'étanchéité des fenêtres, du moment qu'il n'y a pas de désordre manifeste, ou qu'ils sont en mesure de réparer ces désordres - par le même moyen en l'occurrence?), il ne me resterait qu'à m'appuyer sur la difficulté de fermeture, résultant peut-être d'une déformation des cadres.

Qu'en pensez-vous du point de vue technique ? Est-il plausible que la difficulté de fermeture de certaines fenêtres (2 avril) soit due à l'expansion des mousses ? L'explication par la grande hauteur (1400X2450) est-elle plausible également ?


- Concernant le premier point (décennale / réception) :
J'envisage d'inviter l'artisan à un RV pour effectuer cette réception. Si, comme c'est probable il ne vient pas, ou s'il ne signe pas, ma démarche de convocation sera-t-elle suffisante pour permettre d'actionner la décennale ?


Sollicité par mail sur les procédés de mise en ?uvre, celui-ci m'a répondu que la fixation était assurée par des vis, et qu'il avait procédé dans les règles de l'art (bandes compressives?) en ce qui concerne l'étanchéité. Mais qu'il avait dû mettre de la mousse (en plus ?)? car les côtes de maçonnerie que je lui avais données n'étaient pas bonnes !
L'argument là encore, me semble fantaisiste, puisque, bien évidemment, c'est lui qui a pris les dernières mesures avant de passer sa commande. Qui croirait qu'un artisan commande 4 grandes fenêtres sur mesure à partir de mesures réalisées par le client, et sans se déplacer pour vérifier ?
Et je doute beaucoup qu'il y ait autre chose que de la mousse et des vis, peut-être pour la fixation. Enfin, l'existence d'une fuite importante, même réparée, ne milite pas pour le respect des règles de l'art?



Meilleurs sentiments,


Publié le
2 réponses de nos supers Menuisiers
Jean-Marie a expliqué :

Etanchéité et isolation lors de la pose.

La prise de côtes doit être évidemment assurée par le professionnel qui se déplace pour prendre les mesures des châssis qu'il sera amené à poser au moment de leur livraison.
Afin d'assurer une étanchéité parfaite, les règles de l'art imposent que l'installateur applique entre le châssis et le support (ancien dormant ou maconnerie), un compri-bande. Le compri-bande permet de faire l'étanchéité à l'air mais surtout à l'eau. Ce matériau s'applique au niveau de la pièce d'appui inférieure et en remontée sur 10 à 15 cms environ. Pour compléter le périmètre restant, un fond de joint est appliqué pour assurer l'isolation à l'air.
Bien cordialement.
Sudalpes Ouvertures (Concession Isofrance Fenêtres Hautes-Alpes)

Jean-Marie LIZÉ, expert à ses heures perdues
Gérant chez Sudalpes Ouvertures - Isofrance Fenêtres

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